À l’occasion de l’anniversaire de ma femme, il y a plusieurs semaines, nous sommes allés manger au Renoir, le restaurant du Sofitel de Montréal. Nous avions déjà eu le plaisir d’y prendre un brunch, mais c’était la première fois que nous y allions le soir, et franchement c’est le pied. Bon c’est sur, ça coute un bras, mais ce n’est pas étonnant puisqu’il s’agit d’un restaurant gastronomique qui vise un certaine qualité. Cette recherche de qualité affichée par le restaurant, justement, me pousse à devoir être critique sur des détails qui n’auraient pas leur importance ailleurs.
Lorsque je critique quelque chose, j’essaie toujours d’être le plus objectif possible, je fais tout mon possible pour mettre de côté mes gouts, mes dégouts et mes inimitiés. Toutefois j’essaie aussi, dans une certaine mesure, de m’adapter à ce que je critique. Il n’y a pas grand intérêt à parler du décor d’un casse-croûte sur le bord d’une autoroute, sauf s’il est parfaitement original, ou parfaitement infect. Ce que j’adore avec les restaurants gastronomiques dans le genre du Renoir, c’est que je suis justifié à être particulièrement tatillon, et à faire presque faire preuve d’une absence de retenue dans ma critique.
Je n’ai donc nullement l’intention de m’abstenir en faisant remarquer que le décor du restaurant est particulièrement décevant. Il y a des lieux qui mettent en avant la musique, la sculpture, etc., il en va de même avec la nourriture. Je pense que ce qui dessert grandement le Renoir c’est d’être le restaurant d’un hôtel. À mon sens, un repas gastronomique, pour être pleinement apprécié, doit être pris dans un cadre qui reflète ce que l’on mange. Or l’ambiance de la salle de ce restaurant est parfaitement impersonnelle, plus exactement, on s’y sent perdu dans un espace immense. On sent, malgré tout, un clair un effort de décoration, malheureusement cela n’enlève rien à l’impression que l’on a de manger dans un hall d’hôtel.
En ce qui concerne la cuisine elle-même, pour faire simple, c’est excellent. Mais, comme j’ai le droit d’être critique, je ne me gênerais pas. Le repas a commencé par une mise en bouche, un ceviche délicieusement acide ! Je ne me souviens plus exactement de ce qu’il y avait dedans (j’ai trop attendu pour écrire ce billet), mais l’acidité du citron qui aurait pu gâcher le tout en était en fait la pierre de voute gustative. En entrée, ma femme a choisi une salade de tomates (qui avait certainement un nom bien plus compliqué), quant à moi, j’ai opté pour le velouté de poireaux et pommes. Dans un tout autre restaurant, nous n’aurions certainement pas trouvé grand-chose à redire à nos plats, malheureusement, vu le contexte, nous avons été un peu déçus. Les tomates étaient un peu trop salées, mais peut-être était-ce pour en cacher la fadeur. Le velouté un peu trop épicé, ce qui cachait le gout des pommes. C’étaient tout de même d’excellents plats, mais, et je me répète, j’ai le droit d’être particulièrement critique.
En plat principal, j’ai opté pour le pigeonneau servi, si mes souvenirs sont bons, avec des cerises légèrement confites et des cèpes. C’était fin, c’était délicat, j’étais au 7e ciel. Bonheur dans mon estomac et paix sur la terre ! Ma femme avait, elle, opté pour un poisson, dont le nom m’échappe, qui était servi avec des morilles. Elle a eu l’air d’être aussi heureuse que moi, ce qui est bon signe ! Rien à redire donc de ce point de vue.
Le dessert a été le coup de grâce. J’ai toujours l’habitude de faire dans la facilité en prenant le dessert au chocolat, mais, je ne sais plus pourquoi, j’ai demandé conseil au serveur, qui m’a signalé le gâteau aux carottes. J’adore le gâteau aux carottes ! Pourtant ce n’est pas un plat que l’on imagine sur la carte d’un restaurant gastronomique. C’est trop, comment dire, cochon. Il n’y a aucune finesse dans ce gâteau, les saveurs explosent dans votre bouche sans prévenir, le glaçage pétille dans votre estomac. Ma curiosité a donc été piquée et : wow, juste wow ! Ça commence à faire un bout, et j’en salive encore. Je crois que ça a été l’évènement culinaire de mon année (ça et le grilled-cheese de PA et Gargantua) !
Bref, c’était une excellente soirée si l’on fait abstraction des petites fautes dont on ne peut tenir rigueur qu’à un restaurant où tout est parfait !
PS : Cette critique a été vraiment longue à venir. J’espère pouvoir un jour vraiment prendre le temps d’écrire plus régulièrement. En attendant, assez parlé de bouffe, la prochaine fois je parlerai de Superman.