Ma lecture de la Bible n’avance pas des masses pour le moment. Je lis trop de choses en même temps comme en témoigne mon fil instagram. En revanche, pour ce que j’ai pu en lire jusqu’à présent, je me sens tout à fait justifié à réécrire la Bible avec Dieu comme narrateur (et auteur), car c’est un personnage vide de toute substance. Je m’explique. Ce n’est pas tant son absence de substance (sur laquelle je reviendrais dans un instant) qui fait que c’est une idée génialissime de réécrire la Bible de son point de vue, car c’est plutôt sans intérêt de raconter le point de vue d’un personnage sans profondeur, en revanche, les opportunités que cela ouvre sont extraordinaires.
Dans l’Ancien Testament, de ce que j’ai pu en lire jusqu’à présent, Dieu est motivé de manière quasi exclusivement par deux choses, la colère et sa volonté de tenir ses promesses (à Noé, puis à Abraham, puis à Jacob, etc.). C’est tout ! Je suis à peu près certain que les personnages des romans Arlequin ont plus de profondeur. Je sais, vu que les voies du Seigneur sont impénétrables (j’ai une blague bien pourrie à ce propos que je raconterai à qui me le demandera) il est impossible de spéculer sur ce qui le pousse à agir de telle ou telle manière, il est donc impossible d’en faire un personnage complexe. C’est quand même rageant. Ce raisonnement ne me convient pas du tout, car après tout, il y en a de la spéculation sur les raisons qui poussent Dieu à agir. Alors pourquoi pas plus ? Bref, mon point est que c’est rageant lorsque l’on est lecteur, mais du même coup, cela me laisse le champ libre, à moi auteur, de proposer les explications que je souhaite (même lorsqu’elles contredisent la version officielle, je devrais même dire surtout lorsque c’est le cas) et de donner à Dieu la profondeur psychologique qu’il devrait avoir. Un type omnipotent doit être fascinant à décrire non ? Regardez ce que Neil Gaiman a fait avec Dream et les autres Endless !
J’ai donc fait le choix, histoire de donner quelques indications quant à la direction que je donne à mon projet, et pour être blasphémateur jusqu’au bout (je ne me leurre pas sur ce point), d’aller chercher chez Nietzsche les éléments nécessaires pour penser la psychologie de Dieu. J’ai conscience de la délicieuse ironie de la chose, et je m’en réjouis !