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Flourish, de Seligman

J’ai commencé il y a quelques temps une séquence de lecture sur le bonheur et de manière plus générale sur le développement personnel. Le bonheur est au programme en philo en Terminale, et la “recherche du soi” est le thème du premier semestre de Terminale en HLP, et ce sont des sujets qui m’interesse en plus. Je fais d’une pierre deux coup. Bref, je commence à avoir lu pas mal sur la question, mais je n’avais rien lu de Seligman qui est le père de la psychologie positive et des études sur le bonheur. J’étais donc assez excité de lire Flourish, qui semblait promettre une synthèse des recherches du début des années 2000 (le livre date de 2011, il a donc été écrit avant la crise de la reproductibilité et doit nécessairement être pris avec des pincettes). Malheureusement, ce n’est pas le cas. Le livre est en fait plutôt une sorte de biographie intellectuelle de Seligman. Il y présente tout ce qu’il a fait pour que la psychologie positive se développe, comment elle a été implémentée dans l’armée, dans certaines écoles. Ce n’est certes pas ininteressant, mais pas du tout ce que je voulais lire.

Les choses vraiment interessantes ne sont présentées qu’en passant. Seligman évoque ainsi au début la distinction entre ce qu’il appelle le bonheur authentique, une approche plus pauvre selon lui, et sa nouvelle théorie, la théorie du bien-être, qui prend plus d’aspects du bonheur en compte. La première approche ne prend en compte que trois choses : les émotions positives, l’engagement que l’on a dans les activités que l’on fait, et le sens que l’on donne à nos vies. À cela, la seconde théorie ajoute l’importance des relations positives et le sens de l’accomplissement. Le reproche que Seligman fait à l’approche du bonheur authentique (j’ai l’impression de commenter une querelle entre des courants du bouddhisme antique) c’est d’être trop concentré sur les émotions positives et de ne pas prendre en compte la totalité de ce que c’est d’être heureux. J’ai toutefois l’impression qu’ajouter deux éléments ne changera rien à la manière dont on comprends le bonheur si on ne change pas aussi la manière dont on mesure le tout. J’aurais aimé plus de détails pour savoir si mon intuition est bonne, il faudra aller voir ailleurs. Dans les prochaines semaines, j’irais voir s’il y a des choses là dessus dans le Oxford Handbook of Happiness.

Seligman, présente plusieurs autres aspects de sa théorie, mais jamais il ne rentre dans les détails. Il mentionne à plusieurs reprise ses travaux sur les vertus, sans jamais rentrer dans les détails. C’est frustrant. Heureusement que j’avais lu The Power of Character Strengths de Niemec et McGrath, qui développe très bien cet aspect là, et Transcend de Scott Barry Kaufman. Il mentionne aussi les travaux sur les traumatismes de Tedeschi, que je ne connaissais pas, Seligman y consacre une page, à peine plus. Frustrant. Il mentionne le ratio de Losada (il faudrait 5 commentaires positifs dans un couple pour contre balancé chaque commentaire négatif, par exemple.) On en saura à peine plus. Cela dit, depuis la publication du livre en 2011, ce concept a été complètement discrédité !

Bref, il y a tout plein d’informations disséminées dans le livre, mais sous une forme tellement résumé, qu’il ne sert presque à rien de le lire. C’est dommage ! Il y a tellement à dire sur le sujet.

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