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Internet et le monde qui vient.

Au début de Condition de l’homme moderne, Arendt propose de distinguer la nature humaine, cette essence que partageraient tous les humains, de la condition humaine qui dépend des circonstances et de l’environnement dans lesquelles ils vivent, du monde qui les entoure et les contraint. Selon elle, si l’existence d’une nature humaine est hypothétique, on ne peut nier que l’existence humaine soit conditionnée par son environnement. Dans un passage fascinant, pour illustrer la distinction qu’elle vient de faire, elle imagine une transformation radicale de notre condition : « Le changement le plus radical que nous puissions imaginer pour la condition humaine serait l’émigration dans une autre planète. Un tel événement, qui n’est plus tout à fait impossible, signifierait que l’homme aurait à vivre dans des conditions fabriquées, radicalement différentes de celles que lui offre la Terre. […] Et pourtant ces hypothétiques voyageurs échappés à la Terre seraient encore humains ; mais tout ce que nous pourrions dire quant à leur “nature”, c’est qu’il s’agirait encore d’êtres conditionnés, bien que leur condition fût alors, dans une mesure considérable, faite par eux-mêmes. »

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L’internet fonctionne à la manière du clair-obscur

L’internet fonctionne à la manière du clair-obscur ; à l’instar de Rembrandt ou du Caravage, il rend visible, grâce à des jeux de lumière et d’ombre, des éléments de notre société qui autrement nous auraient échappé. Il permet l’apparition de relief, là où il n’y avait que du plat. Il met sur le devant de la scène, tout ce qui jusqu’à présent n’avait pas droit de cité, tout ce qui se trouvait occulté et semblait sans intérêt.

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#JeSuisCharlie

Excellent début d’année n’est-ce pas ? J’avais comme résolution d’écrire avec une certaine régularité sur ce blog. Plusieurs ébauches d’articles trainaient dans mes cartons depuis plusieurs mois, sur Superman, sur The League of Extraordinary Gentlemen, sur les baleines de cols. Ça attendra, il y a plus urgent ! Quand on se targue de faire de la philosophie, il n’est jamais bon de réagir à froid à des évènements comme celui d’aujourd’hui. Ce n’est pas ce que j’ai l’intention de faire ici. L’attaque contre CharlieHebdo n’est qu’un prétexte que je prends pour coucher par écrit une réflexion qui m’occupe depuis déjà plusieurs mois, et à laquelle je consacrerai peut-être les dernières pages de ma thèse.